Le cobalt de A à Z : Prix, Histoire, Propriétés, Mines

Le cobalt est un métal peu connu par les gens ordinaires. En effet, on parle plus des métaux précieux, du fer ou de l’acier, mais pas de lui. Pourtant, il ne date ni d’hier ni du dernier siècle. C’est pour ça qu’avant de connaitre ses propriétés et ses utilisations ainsi que son cours, il est toujours intéressant d’en savoir plus sur son histoire.

Mais avant, il faut l’introduire. C’est un métal qui fait partie du tableau périodique que tout le monde étudie en chimie sous le symbole Co. C’est un simple métal de transition, avec un état solide à l’état ordinaire. Il a une couleur blanche argentée avec des reflets gris. Très difficile à différencier de l’argent et pourtant, ce sont deux métaux totalement différents.

Le Cobalt, son Histoire…

Pour commencer, on a retrouvé des traces de cobalt dans les peintures, émaux et vernis avant même la civilisation égyptienne, comme Babylone ou la Mésopotamie. On parle de décors bleus sur des poteries ou vaisselles de terre cuite.

En ce qui concerne son appellation, c’est un peu récent par rapport à son histoire. En effet, le nom traditionnel que les mineurs saxons donnaient aux dérivés trompeurs des métaux précieux était Das Kobalt. On peut donc voir que c’était loin d’être un métal précieux. Ce n’est qu’en 1522 qu’un allemand l’inscrivit dans ses écrits en utilisant une écriture latine, le désignant au lieu de Kobelt, Kobolt ou Kobelet, par Cobolt. C’est ainsi que le nom latin coboltum ou cobaltum s’imposa en Europe donnant par la suite le nom Cobalt.

Toutefois, cette appellation désignait jusqu’au 18^ème siècle des métaux non utilisables comme le minerai et ses résidus. Il faut attendre Georg Brant, en 1735, un suédois, qui affirmera que c’est bel et bien un semi-métal blanc rougeâtre, dur et cassant. Ceci dit, ses travaux passent inaperçus et ce n’est qu’en 1780 que Torbern Olof Bergman travaille réellement dessus et reconnaisse publiquement les apports de son prédécesseur. Ça interessera l’industrie de la céramique vers la fin du 18^ème siècle, début 19^ème siècle en tant que pigment bleu.

Des propriétés physiques et chimiques…

En ce qui concerne les propriétés physiques, on le décrit comme un métal blanc, brillant, gris acier ou blanc argent avec un reflet rouge. Il est assez cassant et très peu malléable. Toutefois, en tant que métal dur, il est ductile et assez malléable pour être forgé, laminé à chaud et à froid et étiré en fil.

Le cobalt est assez ferromagnétique et possède une bonne conductivité électrique. Aussi peu fusible que le fer, il ne fond qu’au-dessus de 1500 °C. Pour le faire bouillir, il faut dépasser les 2900 °C. Inaltérable à l’air froid, cette propriété devient assez intéressante pour la peinture au bleu de cobalt. L’eau non plus ne l’altère pas et il peut donc être utilisé pour la céramique et la vaisselle.

Extraction et production mondiale

Le cobalt ne se trouve jamais seul. En effet, les principaux minerais sont sous forme d’arséniures, arsénio-sulfures, sulfures et oxydes. Bien que les teneurs en cobalt sont généralement très faibles dans les gisements, on peut quand même en profiter en l’enrichissant par des processus géochimiques.

L’extraction de ce métal se fait principalement à partir des minerais de cuivre et de nickel, ou à la rigueur, du plomb. On les exploite principalement en Afrique, en Amérique du Nord, en Russie, voire en Australie.

On peut donc dire que l’Afrique détient l’essentiel des ressources en cobalt au niveau mondial. On parle également de la supériorité du Congo dans ce domaine puisqu’il concentre à lui seul plus de la moitié des réserves du cobalt.

Toutefois, un trésor caché pourrait bien changer la donne. En effet, le Cameroun est en possession du plus grand gisement de cobalt au monde dans une zone forestière. Il sera quand même mis en exploitation par un groupe américain dans les années à venir.

Utilisations variées

Principalement, on utilise le cobalt en métallurgie pour faire de superalliages et des alliages durs. Ceci dit, une grande part est utilisée dans la fabrication d’accumulateurs. Comme on en a parlé au cours de l’histoire, le cobalt est aussi utilisé dans les céramiques les plus durs.

Mais, on utilise également le cobalt en catalyse, les pigments, les pneus, les colles, voire les savons… Si la peinture vous intéresse, sachez que le cobalt est utilisé en tant que pigment rouge pour la céramique mais aussi les laques, les vernis et les encres en tant qu’agent séchant sous forme d’acétate de cobalt.

On utilise également ce métal en tant qu’additif alimentaire pour les animaux d’élevages (surtout les bovins) afin de produire de la vitamine B12 par la flore digestive. On l’utilise aussi comme matière première pour la production par fermentation bactérienne de cette même vitamine.

On ne peut pas ne pas parler de sa toxicité

Comme vous le savez, dès qu’un métal entre dans l’alimentation, on parle vite de toxicité. En fait, il suffit qu’un métal soit extrait de la terre pour qu’il devienne source de problème. Le cobalt n’est pas exclu de cette règle.

Bien que ce soit un élément trace, il peut très bien s’accumuler et générer une certaine toxicité. En fait, cette toxicité résulte de ses propriétés chimiques, de la radiotoxicité de certains de ses isotopes radioactifs et de la synergie avec certains autres métaux.

Même s’il existe naturellement dans la vitamine B12, il peut être cytotoxique et génotoxique en endommageant de façon oxydative l’ADN. Il est donc tout naturellement classé comme étant cancérigène. Il peut également être l’origine de certains problèmes cardiaques, voire pulmonaires.

Parlons chiffres… parlons économie

Commençons d’abord par quelques chiffres sur la production mondiale du cobalt. Comme on l’avait déjà évoqué, le Congo est le principal producteur avec plus de 63 000 tonnes rien qu’en 2014. La Chine, qui vient en deuxième position n’en produit que 7 200 tonnes. Encore une fois, on parle des chiffres de 2014. Si la production est aussi élevée, c’est parce que la demande, surtout en ce qui concerne les batteries est toujours aussi élevée.

Pour connaître le prix du cobalt 2025, comme chaque métal, on se réfère au LME (London Metal Exchange), ou ce qu’on appelle en français la bourse des métaux de Londres. Les chiffres les plus récents indiquent que son prix s’est établit à 59 000 dollars la tonne. Ce n’est pourtant pas sa valeur la plus élevée rien que cette année puisqu’il a atteint les 61 000 dollars la tonne en juillet, soit une hausse importante en un mois uniquement.

Prix du cobalt en 2025

• Prix du cobalt au gramme : 0,06 $ ou 0,05 €
• Prix du cobalt au kilo : 59,50 $ ou 50,72 €
• Prix du cobalt à la tonne : 59 500 $ ou 50 722 €

Evolution du prix du cobalt jusqu’en 2025

Entre janvier et juin 2017, le prix du cobalt a augmenté de 70%, dû à la demande qui a fortement augmenté. Cette évolution est énorme comparé aux autres métaux, qu’ils soient ferreux ou non ferreux.

Selon les prévisions, le prix du cobalt devrait continuer sur cette lancée avec une augmentation prévisionnelle de 60% pour les 18 prochains mois à venir. La tonne de cobalt pourrait ainsi se vendre à près de 76 720 euros ou 90 000 dollars à la fin 2018.

Prix du cobalt en 2025 à la bourse des métaux de Londres (LME)

Evolution du prix du cobalt sur 1 an

Evolution du prix du cobalt sur 5 ans